Les rencontres

Pour que ce que l’on nomme « les actions artistiques » ne soient pas une imposture, ne nous déplace pas excessivement de nos qualités/qualifications de gens de plateau, elles doivent être un prolongement des questions mises au travail dans un spectacle. En être un déplacement, un nouveau domaine d’étude. Un endroit de désir et de curiosité pour nous, pour ne pas faire que « donner », mais vouloir « recevoir ». Cela nous semble être un garde-fou à la salubrité de la relation, et nous permet de contourner peut-être, l’écueil professoral/pédagogique.

Naïf Production considère essentiel de tisser des liens avec les publics. Pour favoriser des rencontres singulière. Pour éveiller l’appétit chorégraphique. Pour rassembler autour du sensible et créer une communauté en mouvement.

Ces rencontres prennent les formes les plus variées. Elles sont pensées et mises en œuvre en étroite collaboration avec nos partenaires. Différents supports sont proposés comme des prétextes à la rencontre : répétitions publiques, ouvertures de chantier, ateliers de pratiques, master-class, stages, projets participatifs.

Naïf Production tend tout particulièrement à développer des aventures chorégraphiques : qui convient des publics éloignés du spectacle vivant, qui invitent au croisement des générations, qui favorisent une inscription longue sur un territoire, qui accordent du temps à la rencontre.

Pour toutes les actions proposées, il s’agit de construire ensemble et sur mesure, des projets qui tentent à travers la relation au groupe, de créer l’en-commun.

Des projets d'immersions

Je suis fait du bruit des autres

Cette pièce est un projet sur lequel nous invitons une vingtaine d’amateurs de 17 à 80 ans, à vivre un processus de création avec nous. Nous avons pensé cette expérience comme une invitation à partager un temps de rencontre privilégié. En s’appuyant sur une ligne dramaturgique et une esthétique préexistantes les amateurs construisent petit à petit collectivement, le chemin vers une danse commune. Ce processus se déroule sur cinquante heures et n’exige aucun prérequis.

Quartier libre

Travail autour d’un procédé de mise en mouvement qui vise la création d’un geste collectif spontanée, à partir d’un dispositif audioguidé. Nous éprouvons avec des publics divers, la création d’un voyage corporel pour tous qui convoque la sensation du mouvement, invite à la fabrication d’une danse dans l’instant, à l’interaction avec l’espace public et l’autre.

Des ateliers en lien avec nos pièces

Autour de La Mécanique des Ombres

Format court (2/3h) construit à partir d’outils chorégraphiques développés au sein de nos spectacles. Nous proposons une mise en mouvement rapide pour toucher quelques notions basiques de mouvement et de composition spontanés.
  • Travail autour de la marche pour prendre conscience de l’espace, du temps et des autres.
  • Travail de sol et de contrepoids pour esquisser des mouvements de danse-acrobatie autour de questions d’appuis, de glissés, de roulés, de contact, d’équilibre et de prise de risque.
  • Travail de composition à partir d’une matière que l’on nomme « gestes quotidiens » et qui consiste à récolter et à mettre en forme des mouvements que le corps produit malgré lui.
Format long (+ de 4h) qui s’appuie sur les mêmes bases que les ateliers courts en y ajoutant d’autres matériels et en développant davantage chaque matière pour arriver à une conscience et une compréhension plus aigue des enjeux de notre danse.
  • Travail autour d’une matière nommée « déconstruction- reconstruction » qui étudie un chemin particulier pour aller au sol et retrouver la verticale.
  • Travail autour d’une matière nommée « cascades » qui aborde la composition par groupe de trois et met en jeu le corps dans un rapport quasi acrobatique, en interdépendance et dans une exigence d’écoute du temps commun.

Autour du duo Des gestes blancs

Ateliers de 2h ou stages pour des binômes pères-enfants. Ces ateliers proposent un moment d’ancrage physique bienveillant autour du lien parent/enfant. Ils sont un prétexte à la rencontre, à l’échange. Ils sont construits sur l’exploration du mouvement et du contact. L’occasion de vivre avec son enfant l’expérience sensible, ludique et créative de la danse. Les ateliers se concentrent sur des gestes simples qui ne nécessitent aucune compétence particulière. Ils sont ouverts à tous les enfants, garçons et filles entre 5 et 12 ans.

Autour de Des gens qui dansent

Nous proposons de mettre en jeux, en dehors de la forme de « Des gens qui dansent » l’un des thèmes de cette tentative : la relation du mouvement à la parole par le prisme d’une pratique physique particulière, exigeante et contraignante ainsi que les types de petites communautés qu’elles fabriquent. Comment la pratique « poussée » d’un sport, traduit ou intègre des accidents, des trajectoires et des hasards qui n’en sont peut-être pas. Nous réalisons donc des « portraits » en confrontant le geste et le mot, qui sont tous deux l’expression d’une culture (sportive par exemple), l’expression d’un domaine de pensée et d’un certain rapport au monde. A l’aide d’un protocole de rencontres, de récoltes (son, vidéo, textes et gestes) et d’ateliers, nous réalisons un moment (spectaculaire) qui fasse témoignage de ce processus et de ces gens. Le public concerné est déterminé par des pratiques physiques : Il faut une distance à celles que sont les nôtres. A priori pas de danse donc, ou de formes acrobatiques cousines. Les pratiques concernées doivent être, « compulsives », astreignantes, travaillant l’intégrité physique du pratiquant. Exemples : La boxe, les sports de combat en général, l’haltérophilie, la musculation, le fitness, les musiciens professionnels, les artisans ! Une possibilité de protocole de rencontre : L’équipe de Naïf répartie en 3 binômes composés d’un danseur et d’un collecteur sur la fin du processus ( vidéaste, photographe, récolteur de matériaux sonores) rencontre un groupe caractérisé par une pratique physique spécifique et mène avec lui une recherche autour du déplacement de sa pratique : Réalisation de séquences de mouvements (chorégraphiques) autour des gestes réflexes de ces pratiques, des intervalles, des avants et après (préparation et résidus) de manière à en révéler dans le déplacement, l’essence, l’intention.